Les médias sociaux autour de Lhasa de Sela pour dénoncer l’injustice

Aujourd’hui, il y a eu des rebondissements surprenants dans cette histoire des médias sociaux et des médias traditionnels autour de l'annonce du décès de Lhasa de Sela. À la base, je voulais faire seulement une mise à jour de mon billet principal Les médias sociaux et le décès de Lhasa de Sela, mais avec l’ampleur de ce qui c’est passé, j’ai choisi de faire un deuxième billet. Voici donc 3 éléments que j’ai retenus :

1 – L’affaire Petrowski

L’article de Nathalie Petrowski Lhasa, les larmes et le vacarme paru ce matin dans la Presse a fait aussi des remous ! Le journaliste visé par l’article Claude André a répondu via son blogue avec le billet suivant : Petrowski et la morale. Les commentaires sur l’article de La Presse n’ont pas été ouverts.

2 – L'animateur de radio Louis Lacroix du FM93 à Québec

Dans son billet Si je ne connais pas, c’est zéro?, Céline Gladel, journaliste indépendante, dresse un portait très juste de l’épisode où Louis Lacroix, animateur de radio du FM 93 à Québec, ironise sur la popularité de Lhasa de Sela. Extrait : « Durant une conversation avec des membres de son équipe sur l’annonce de la mort de l’artiste mexicano-américaine qui vivait au Québec, le respect et l’ouverture d’esprit n’étaient pas au menu. Il semble que si l’animateur ne connait pas l’artiste en question, en parler n’est pas nécessaire. Il trouvait que c’était de l’enflure médiatique et une tentative de création d’une vedette. »

Par la suite, c’est Patrick Lagacé, avec son billet J’essaie d’éviter de dire la-radio-de-Québec…  qui se montre visiblement outré par l’attitude de l’animateur de Québec. Beaucoup, beaucoup de commentaires et un débat qui va vers la rivalité Québec-Montréal.

Dans cet épisode, il y a eu des twits d’une consternation généralisée contre l’animateur et la station de radio relayées par beaucoup de citoyens, des journalistes (dont @hugodumas) et des vedettes sur leur compte Twitter. Il y a aussi eu un montage du clip audio de l’intervention de l’animateur et un appel à bombarder le FM93 de demandes spéciales de chansons de Lhasa.
 
Il y a aussi le billet Connaissez-vous Lhasa de Sela de Roger Ravager (un pseudo) qui ne se gêne pas.

Constat : Au début, c’était Louis Lacroix qui se fait critiqué, mais rapidement, c’est la station de radio FM93 qui se fait vivement rabrouer. Aussi, selon un twitter, quelqu'un chez FM93 auraient effacé les commentaires négatifs (mais civilisés) sur la page Web de l’émission où Louis Lacroix parlait. (!)

Finalement, un groupe sur Facebook a été créé Lhasa : Pour des excuses publiques de Louis Lacroix. À 19h, il y avait déjà 140 membres, beaucoup de textes et des photos de Louis Lacroix avec des personnalités politiques ! Fait surprenant, la très grande majorité des membres n’ont pas été dans la première vague des messages sur Twitter. À 20h30, juste avant de publier ce billet, il y en avais 395 ! À 21h45, il y en avais 878.

3 – Analyse du point de vue d'un journaliste

Le billet L’annonce de la mort de Lhasa de Sela: quelles leçons pour les journalistes ? de Marc Mentre du blogue Media Trend (@mediatrend) expose un autre regard sur la première vague de cette histoire.

« Sur le plan journalistique, j’en tire les enseignements suivants: 

•    un journaliste doit aujourd’hui être sur Twitter, Facebook, suivre les blogs….
•    les twitternautes sont, contrairement à ce que l’on pourrait croire, prudents.
•    avec Twitter et Facebook la traçabilité de l’information est quasi totale.
•    l’usage de Twitter s’est transformé avec les “conversations
•    la distinction entre vie publique et vie privée est devenue encore plus ténue.
•    les journalistes ont conservé un rôle essentiel.
•    les agences et les médias traditionnels doivent réfléchir à leur mode de fonctionnement »

Ce qui est particulièrement fascinant dans cette deuxième vague, c'est que les choses ont commencé dans les médias traditionnels (journal, radio) pour générer de l'activité dans les médias sociaux… Ça ressemble à un balancier. on verra.
 

De l’industrie du multimédia au SuperPhone Nexus One de Google

Hier, plusieurs étaient en attente de la conférence de presse annoncée par Google. Ils ont faite la présentation officielle d'un nouveau téléphone intelligent, le Nexus One de Google. Il est produit par HTC et utilise le système d'exploitation Android (développé aussi par Google).

Il y a plusieurs très bon billets et articles qui présentent les caractéristiques et les nouveautés du Nexus One. Voici une courte sélection :

Voici une image qui compare les différents téléphones intelligents sur le marché en janvier 2010 :

nexus one iphone droid

J'ai bien hâte qu'il soit disponible au Canada et de pouvoir enfin quitter mon Blackberry (3 ans déjà!)… Je vais oublier mon épisode avec le Samsung Instinct.

 

L'innovation socio-technique s'accélère

Le titre de mon billet réfère à la première période de l'internet grand public (1995-2001) où au Québec et ailleurs, c'était l'industrie du multimédia qui représentais les acteurs et les producteurs de contenu diffuser sur Internet. Lors de la création de l'Alliance numérique (fusion de CESAM et d'autres associations), je me souviens d'une journée de conférences en 2000 sur l'avenir de l'industrie où le philosophe Hervé Fisher nous parlais de la court histoire de l'internet et de l'absurdité de l'obstination de quelques producteurs à mettre des contenus vidéos sur un téléphone cellulaire ayant un écran très miniature. À cette époque, personne ne voyais venir l'éclatement de la bulle technologique, l'arrivé de la haute-vitesse, la puissance des appareils numériques et l'apparition de services Web de diffusion de contenu (Youtube), etc. Aujourd'hui la puissance des téléphones intelligents précipitent tout le monde à produire des contenus accessibles par appareil mobile.

Les temps s'accélèrent parce que maintenant il y a l'industrie du Web, l'industrie du jeu, l'industrie du cinéma et l'industrie de la mobilité.

La conférence The next 5,000 days of the web de Kevin Kelly en décembre 2007 au TED présente très bien cette accélération.

 

Une nouvelle technologie remplace souvent plusieurs autres devenus désuètes ou moins populaires, avec les téléphones intelligents comme le Nexus One et le iPhone, le Palm (pourtant dominant en 2001) à perdu beaucoup de plumes. Aujourd'hui, l'industrie des GPS est en danger potentiel, l'industrie des montres aussi (les plus jeunes utilisent leurs cellulaires pour savoir l'heure), etc. En paraphrasant Darwin : "Les entreprises qui survivent ne sont pas les entreprises les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements".