Consultation citoyenne 2.0 à Repentigny

La Ville de Repentigny innove dans sa façon de consulter les citoyens au sujet de ses politiques municipales et des plans d’actions qui en découlent. Depuis plusieurs mois, j’accompagne la Ville de Repentigny dans l’élaboration, la mise en place et la réalisation d’une consultation citoyenne 2.0. Ce projet pilote est un prototype afin d’expérimenter l’utilisation du Web en complément aux processus de consultation citoyenne déjà en place.

Le journal Hebdo Rive-Nord était présent au lancement : Consultation citoyenne : Repentigny se tourne vers le 2.0.

L’écosystème numérique du projet Génération Repentigny comprend :

  • un micro-site qui présente les objectifs du projet, un bilan des réalisations antérieures, un lien vers les autres sites
  • une plate-forme de proposition d’idées (avec Ideascale) qui permet aux citoyens de soumettre des idées, de commenter et de voter sur celles déjà publiées.
  • deux médias sociaux (Facebook, Twitter) afin de suscité l’intérêt et faire rayonner les activités.

Ce projet est assez simple et rapide à modéliser sur papier, mais l’exécution est un peu plus longue. Une administration publique est une structure organisationnelle qui à son rythme.

Les exemples de l’utilisation de cette plate-forme de partage d’idées (crowdsourcing) les plus connues au Québec sont Consultation citoyenne Web 2.0 du Gouvernement du Québec (qui ont mené au Rapport Gautrin 2.0) et de Transport d’idées de l’Agence métropolitaine  de transport (AMT). L’initiative de la Ville de Repentigny est certes à plus petite échelle mais pourrait très certainement faire des petits ans un avenir rapproché.

Après quatre semaines, voici quelques statistiques :

  • Plus de 20 idées ont été proposées
  • Plus de 30 commentaires ont été publiées
  • Plus de 130 votes sur les idées
  • Par près de 40 utilisateurs inscrits

Pour voir l’évolution de cette consultation citoyenne, aller sur http://www.villederepentigny.ideascale.com.

Apprendre de la stratégie marketing Internet de la série télévisée Game of Thrones

En lisant le dossier très complet de la stratégie marketing numérique (ou digitale) de la série « culte » Game of Throne sur HBO, j’ai repensé à ce schéma Futur of media de 2006 (déjà) publié dans un livre blanc du Future exploration. Déjà, le lien entre le média de masse et les médias sociaux étaient anticipés.

Futur-of-Media-2006-Future-exploration-network

 

Aujourd’hui, avec le phénomène du second écran, de la télé social (social TV) et de la montée du transmedia storytelling, la télé est certainement présente au coeur de l’expérience de divertissement et des modèles d’affaires hybrides. L’exemple de Game of Thrones est à mon avis très significatif. Même le piratage des émissions est perçu comme un « plus » dans un contexte de visibilité plurimédia.

Avec Kangaride, le covoiturage interurbain Amigoexpress passe au prochain niveau

Amigoexpress-covoiturage-interurbain

Le service de covoiturage interurbain Amigoexpress qui existe depuis plus de 6 ans et qui compte plus de 110,000 membres avait l’opportunité de présenter une offre aux dragons de l’émission Dragon’s Dens version canadienne à CBC.

L’épisode est en ligne et visionnez le dernier segment à partir de 35:00.
http://www.cbc.ca/dragonsden/2013/04/episode-19-3.html

Marc Vachon, fondateur de l’entreprise et sa fiancé ont présenté  le projet et les chiffres (impressionnants). Ils ont eu une offre des 5 dragons ! Ils ont par la suite négocié sur le pourcentage (100,000 $ pour 5% à l’origine). Fait rare, un des dragons est venu leur dire en les prenants dans ses bras d’accepter l’offre de Bruce Croxon. Petite tension chez moi! Finalement Marc Vachon dit oui, mais propose à 8% ! Et jusqu’à la fin, j’étais sur le bout de mon divan pour finalement voir ce conclure un excellent « deal ». Bravo !

Ainsi, avec Kangaride, le marché de l’ensemble du Canada et des États-Unis s’ouvre au transport interurbain via une plate-forme de mise en relation bien huilée et un service à la clientèle A+.

D’un point de vue de commerce électronique, c’est une autre démonstration de la force d’Internet dans la mise en relation de personne qui cherche et qui offre des services. C’est un des leviers du modèle d’affaires de la Longue traîne. Dans ce cas-ci, les autres joueurs de l’industrie du covoiturage plus ancien n’ont pas su adapter assez rapidement leur modèle d’affaires au Web. Marc Vachon présente lors de son pitch 3 arguments en faveur de son marché potentiel, soit les réseaux sociaux, les changements climatiques et l’augmentation du prix de l’essence. Il y a effectivement une vague positive pour Amigoexpress et Kangaride !

Bravo Marc, tu es inspirant !

MAJ  1 : D’ailleurs, le lien entre la télévision et le Web est de plus en plus évident en terme d’effet viral. Il faut le canaliser lorsque ça passe !

Google-Analytics-Kangaride-DragonsDen-CBC-2013

https://twitter.com/kangaride/status/321075495317934081/photo/1

Plan numérique et nouveau Conseil national du numérique en France

La ministre à l’économie numérique, Fleur Pellerin, va présenter un grand plan numérique au Conseil des ministres en France. L’objectif du plan est de  mettre en place une vision claire et de nouvelles pratiques axées sur la concertation avec l’ensemble des ministres afin de permettre la prise de décision sur tous les sujets liés au numérique (éducation, PME, santé, etc.).

Elle réactivera le Conseil national du numérique (CNN) dans une formule plus élargie et inclusive.

Par rapport à la mouture Sarkozy, qui comptaient uniquement des patrons de start-ups ou des représentants de grands groupes, le CNN sera doté d’un collège comptant une trentaine de membres, issus de trois horizons: entrepreneurs, société civile et chercheurs.

En effet, elle semble être en rupture avec la façon de faire dans l’élaboration du plan France Numérique 2012 de son prédécesseur Eric Besson.

Plusieurs noms circulent déjà: Giuseppe de Martino (secrétaire général de Dailymotion) et Gilles Babinet (Musiwave, Captain Dash), ces deux derniers faisaient déjà partie de l’ancien CNN, Daniel Kaplan (Fondation Internet Nouvelle Génération), ou encore Stéphane Distinguin (FaberNovel).

Le nouveau CNN sera lié aux deux autres structures déjà en place, soit le Comité Stratégique de Filière (CSF) Stic et L’Observatoire du numérique. Il semble y avoir un intérêt pour une gouvernance plus transparente dans chacune de celles-ci.

De plus, elle devrait présenter Paris Capitale Start-up, un projet d’envergure pour rendre Paris une ville attractive et accueillante pour les entreprises les plus innovantes (en démarrage). Une inspiration du Tech City de Londres.

Plus près de chez nous, plusieurs acteurs de la région de Montréal amènent des projets et des solutions pour supporter les Start-Up innovantes. Des projets comme Maison Notman, Festival international du Startup de Montréal, NextMontréal, Montreal Newtech, en sont de bons exemples. Il y a aussi le futur Quartier de l’innovation de Montréal et l’Ofti, l’Observatoire francophone des TI.

À mon avis, nous sommes en mesure d’aller de l’avant avec une politique numérique pour le Québec comme je le disais dans mon billet Un Québec numérique c’est… une politique, un responsable et un plan d’action.

MAJ 1 – 10 octobre 2012
Voici le résumé du compte-rendu du conseil des ministres de France du 10 octobre 2012. On y apprend surtout que le gouvernement veut établir une feuille de route pour le numérique. Elle devrait être présentée par le Premier ministre en février 2013, à l’occasion d’un séminaire gouvernemental dédié au numérique. Article officiel : Numérique : présentation de la feuille de route en 2013.

Un Québec numérique c’est… une politique, un responsable et un plan d’action

Depuis quelques semaines, je constate une autre vague d’initiatives et de propositions d’actions concernant l’importance de mettre le gouvernement du Québec à l’ère des technologies et des usages numériques. La dernière en liste est la création en septembre 2012 d’un Groupe de travail bénévole pour un Plan numérique pour le Québec initié par Jean-François Gauthier et Claude Malaison. Le billet de Mario Asselin, un des membres du groupe, présente bien les moments forts de cet effort qui se remobilise sous diverses formes depuis 2007.

Aujourd’hui, plus que jamais, je pense que la vaste majorité des acteurs concernés sont prêts à se mettre en mode action, il ne manque que la volonté politique de prendre le train. Le contexte mondial (crises économiques, turbulences financières et énergétiques, chute de l’occident, etc. ) conjuguer aux considérations locales (démographie, finance, productivité, emploi, intégration des immigrants, etc.) sonnent le glas au statu quo et à la non-action.

Pour y arriver et être pratico-pratique, voici trois choses à faire, soit : élaborer une politique numérique, désigner un responsable du numérique au Québec et co-créer un plan d’action numérique.

 1- Élaborer une politique numérique

Je crois que le débat n’est plus sur la nécessité de créer ou non une politique. Nous avons un retard certain sur une multitude d’autres pays et de villes du monde qui sont déjà dans le train (des TGV) de l’économie et de la société numérique. Nous avons aussi un retard sur nos propres citoyens qui sont déjà actifs au niveau des usages numériques. Nous sommes une société grandement connectée mais avec des organisations (public, privé, communautaire, etc.) grandement en retard. Je pense que ce serait assez simple pour nous de partir des meilleurs exemples et d’en faire une version aux couleurs du Québec pour qu’elle soit près de nos visions, de nos spécificités, de nos intérêts, et de nos forces et faiblesses.

Voici une liste d’élément à considérer comme point de départ :

Bien entendu, nous aurons avantage à être aligné sur les grandes visées internationales au niveau du développement et des transformations numériques. Partant du Sommet mondial sur la société de l’information (2003-2005) jusqu’au WCIT 2012 qui aura lieu à Montréal du 22 au 24 octobre prochain avec un Plan d’action pour une société numérique mondiale, il nous faut être en cohérence avec nous-mêmes et les autres.

Une fois la politique élaborée, il faudra bien entendu définir un premier plan d’action et apporter des investissements significatifs pour être en mesure d’atteindre les objectifs.

2- Désigner un responsable du numérique

Afin de bien orienter les actions en lien avec une politique numérique, il faut qu’une personne soit en charge. Certains proposent un Ministre du numérique (À quand un ministre du numérique? de Nathalie Collard) et d’autres, comme Michel Dumais, sont plus orientés vers un Dirigeant principal de l’information (DPI). Le politique avant l’administratif, l’administratif avant le politique. Je crois à une forme d’amalgame des deux. Mais à mon avis, un ministre devient souhaitable et inévitable lorsque les acteurs du territoire, des villes, des régions, des organisations ancrées dans leur milieu, etc., ont déjà mis en branlent et réalisé une multitude de projets et d’initiatives autour du numérique comme c’est le cas en France. De là, la pertinence d’une Fleur Pellerin, Ministre déléguée PME, innovation, et économie numérique en France.

Mais ce débat est de deuxième importance puisque le plus important est de mettre les investissements au service de cette politique numérique du Québec. Une fois la structuration de la gouvernance et la sélection d’une personne dédiée à ce rôle de responsable, il est temps de créer le premier plan d’action.

3- Co-créer un plan d’action numérique 2013-2016

Il est important que le développement du premier plan d’action soit en mode concertation ouverte pour s’assurer de la mobilisation de l’ensemble des acteurs. Des initiatives et des transformations numériques, il y en a beaucoup au Québec et cela dans tous les secteurs de l’économie et de la vie citoyenne. Tous les secteurs sont concernés et touchés, les divers acteurs de ceux-ci doivent s’adapter qu’ils le veulent ou non. Ces initiatives sont souvent peu connues, mal soutenues et non-concertées. C’est pourquoi, il serait important et stratégique pour le Québec que le plan d’action numérique soit élaboré dans un mode d’innovation ouverte. Il faut intégrer dans le processus l’ensemble des parties prenantes de divers horizons qui ont déjà des projets, une expérience acquise, des antennes dans leur milieu. Il existe plusieurs stratégies (Ville intelligente, territoire numérique), méthodologies (Design participatif, Living Lab, Service Design) et outils de créativité et de participation ouverte (World Café, etc.).

En conclusion, selon moi, nos élus doivent pondre une politique numérique pour le Québec, ils doivent structurer une gouvernance et désigner une personne en charge du dossier et permettre la co-création d’un plan d’action numérique pour les prochaines années. Selon moi, le mot-clé, c’est la mobilisation. La mobilisation de l’ensemble des acteurs se fait par une volonté forte et démontrer d’aller de l’avant avec un Québec visionnaire et numérique.

Numériquement vôtre !