Série Innovation sociale : Méthode ROMA (Rapid outcome mapping approch) afin de comprendre, mobiliser et influencer les politiques

Depuis plus d’une décennie, les experts du ODI ont développé, à travers le programme Research and Policy in Development (RAPID), une approche transdisciplinaire sur la relation entre la recherche, la politique et la pratique. Le programme examine comment la recherche peut entraîner des données probantes dans l’élaboration des politiques publiques. Ces connaissances sont utilisées pour développer des outils pratiques, augmenter le niveau de compétences des chercheurs et des praticiens afin d’influencer positivement les politiques.

Logo-ROMA-Rapid-outcome-mapping-approch

Un des résultats des travaux du groupe est la publication de la méthode ROMA (Rapid outcome mapping approch), un guide d’accompagnement pour comprendre, mobiliser et influencer les politiques. Ainsi, ROMA est un ensemble d’outils permettant aux organisations et aux équipes d’améliorer :

  • la qualité du diagnostic du problème
  • la compréhension des types d’impacts que leurs travaux peut avoir sur les politiques
  • la sélection d’objectifs réalistes dans le niveau d’influence
  • le développement du plan d’action pour atteindre les objectifs (dont la communication)
  • le suivi et les apprentissages tout au long du processus
  • le retour des apprentissages dans leur travail

Voici le cycle de gestion de projet de la méthode ROMA :

Guide-ROMA-Rapid-outcome-mapping-approch

Et le modèle (framework) qui a contribué au développement de ce guide d’accompagnement:

Framework-ROMA-Rapid-outcome-mapping-approch

Vous pouvez télécharger la version PDF du guide ROMA (Rapid outcome mapping approch).

 

Clair 2014 : une école pour demain, aujourd’hui de Nancy Brousseau

Nancy Brousseau, directrice générale de la Fédération des établissements d’enseignement privés, était à la 5e édition de Clair 2014: voir l’éducation autrement à l’Université de Moncton.

Sa conférence intitulée Une école pour demain, aujourd’hui. Rupture ou continuité ? Dynamiser ou dynamiter ? était d’une grande qualité. Le contenu était inspirant et réaliste. La présentation était limpide et bien sentie. Bravo. Mention spéciale pour la musique de début de conférence afin de faire bouger les gens avec Avicii – Wake Me Up.

*Webdiffusion :  Écouter ou réécouter la conférence de Nancy Brousseau ici

 Voici son document de présentation :

Vous pouvez la suivre via son compte Twitter : @NancyBrousseau

 

Voici quelques éléments de sa présentation :

1. Constats

Elle nous a présenté deux constats qui m’ont grandement troublé :

Le taux de diplomation au secondaire en 5 ans (parcours standard)

Cohorte 2007-2012 = 70% chez les filles et 56% chez les garçons.

Taux-diplomation-secondaire-au-Quebec-2007-2012

Ensuite, les résultats d’une enquête réalisée par la FEEP, Portrait des réalités vécues par les élèves du secondaire. Enquête menée en 2009-2010 auprès de 44 000 jeunes de 12 à 18 ans.

Enquete-FEEP-Motivation-etudiant-secondaire-2001-2010

2. Enjeux

Au niveau des compétences du 21e sciècle, il y a 2 enjeux qui ressortent de plusieurs sources (The Global Achievement Gap de Tony Wagner et Capitalizing on Complexity de IBM)

  • Adaptation à des changements rapides
  • Développement d’une culture de l’innovation

 

3. École du 21e sciècle

Elle nous présente un ensemble d’éléments qui pourraient/devraient définir le futur de nos écoles :

  • Modèle pédagogique (faire apprendre, l’élève, la collaboration, l’interaction, connectivité, apprentissage par problème, personnalisé)
  • Curriculum (Souple, diversifié, compétences du 21e sciècle, mise à jour, personalisé)
  • Évaluation (Aide à l’apprentissage, Place à l’erreur, Mesurer ce qui importe, variété, moins de place, personnalisé)
  • Espace (Modulaire, adaptable, souple, optimisé pour la technologie, l’extérieur de la classe, le numérique)
  • Temps (Éclaté, ouvert, souple, personnalisé (horaire, calendrier, rythme))
  • Technologie (Élève en contrôle, Bring you own device (BYOD), Infrastructures performantes, responsables TI dans le coup, Formation et support des enseignants)

4. Exemples d’écoles innovantes dans le monde (K-12)

  • Essa Academy (900 élèves, 11-16 ans, Royaumes-Unis)
    Pas de livre, mais des tablettes
    Apprentissage et curriculum personnalisé
  • High Tech High ( 3 500 élève, 5-18 ans, États-Unis)
    Apprentissage par projets (Problem-based Learning)
    Multidisciplinaire
    École de formation continue pour les enseignants
  • Kunskapsskolan (10 000 élèves, 12-19 ans, Suède et Royaumes-Unis)
    Apprentissage personnalisé
    En ligne : à la maison ou dans les espaces d’apprentissages
    Élève en charge de son plan d’apprentissage
    Maths et langues sont plus formels, le reste est multidisciplinaire et thématique
  • Steve Jobs School (11 écoles, Pays-Bas)
    Pas de tableau, pas d’horaire, pas de livres
    Tablette numérique
    Par des modules aux choix sauf arithmétique, lecture et compréhension de texte
    Parents et élèves déterminent le programme, la planification et les vacances scolaires
    L’enseignant intervient lorsque l’élève est en difficulté
  • Quest to Learn (États-Unis)
    Projet de gamidication
    Créativité et résolution de problème à travers 10 missions
    Progression calquée sur le jeu vidéo
    Mission finale : collaborative de toute l’école
  • et plusieurs autres dans sa présentation

*Points commun de ces écoles :  Elles étaient en grandes difficultés, ont des clientèles difficiles et ont une certaine indépendance (écoles publiques pour la plupart).

5. Obstacles et leviers

 4 familles d’obstacles

  • Développement professionnel des enseignants
  • Leadership pédagogique
  • Structure
  • Société

Les leviers

  • Développement professionnel des enseignants
  • Leadership pédagogique transformatif et éclairé
  • Prise de conscience des enjeux locaux, nationaux, et internationaux par TOUS les acteurs
  • Briser l’isolement, se réseauter, partager
  • Diminuer la standardisation
  • Autonomie et imputabilité à chaque palier
  • Impliquer les familles et les communautés
  • Impliquer les élèves

Après ça, j’ai juste le goût d’agir, dès maintenant !

Consultation citoyenne 2.0 à Repentigny

La Ville de Repentigny innove dans sa façon de consulter les citoyens au sujet de ses politiques municipales et des plans d’actions qui en découlent. Depuis plusieurs mois, j’accompagne la Ville de Repentigny dans l’élaboration, la mise en place et la réalisation d’une consultation citoyenne 2.0. Ce projet pilote est un prototype afin d’expérimenter l’utilisation du Web en complément aux processus de consultation citoyenne déjà en place.

Le journal Hebdo Rive-Nord était présent au lancement : Consultation citoyenne : Repentigny se tourne vers le 2.0.

L’écosystème numérique du projet Génération Repentigny comprend :

  • un micro-site qui présente les objectifs du projet, un bilan des réalisations antérieures, un lien vers les autres sites
  • une plate-forme de proposition d’idées (avec Ideascale) qui permet aux citoyens de soumettre des idées, de commenter et de voter sur celles déjà publiées.
  • deux médias sociaux (Facebook, Twitter) afin de suscité l’intérêt et faire rayonner les activités.

Ce projet est assez simple et rapide à modéliser sur papier, mais l’exécution est un peu plus longue. Une administration publique est une structure organisationnelle qui à son rythme.

Les exemples de l’utilisation de cette plate-forme de partage d’idées (crowdsourcing) les plus connues au Québec sont Consultation citoyenne Web 2.0 du Gouvernement du Québec (qui ont mené au Rapport Gautrin 2.0) et de Transport d’idées de l’Agence métropolitaine  de transport (AMT). L’initiative de la Ville de Repentigny est certes à plus petite échelle mais pourrait très certainement faire des petits ans un avenir rapproché.

Après quatre semaines, voici quelques statistiques :

  • Plus de 20 idées ont été proposées
  • Plus de 30 commentaires ont été publiées
  • Plus de 130 votes sur les idées
  • Par près de 40 utilisateurs inscrits

Pour voir l’évolution de cette consultation citoyenne, aller sur http://www.villederepentigny.ideascale.com.

Un Québec numérique c’est… une politique, un responsable et un plan d’action

Depuis quelques semaines, je constate une autre vague d’initiatives et de propositions d’actions concernant l’importance de mettre le gouvernement du Québec à l’ère des technologies et des usages numériques. La dernière en liste est la création en septembre 2012 d’un Groupe de travail bénévole pour un Plan numérique pour le Québec initié par Jean-François Gauthier et Claude Malaison. Le billet de Mario Asselin, un des membres du groupe, présente bien les moments forts de cet effort qui se remobilise sous diverses formes depuis 2007.

Aujourd’hui, plus que jamais, je pense que la vaste majorité des acteurs concernés sont prêts à se mettre en mode action, il ne manque que la volonté politique de prendre le train. Le contexte mondial (crises économiques, turbulences financières et énergétiques, chute de l’occident, etc. ) conjuguer aux considérations locales (démographie, finance, productivité, emploi, intégration des immigrants, etc.) sonnent le glas au statu quo et à la non-action.

Pour y arriver et être pratico-pratique, voici trois choses à faire, soit : élaborer une politique numérique, désigner un responsable du numérique au Québec et co-créer un plan d’action numérique.

 1- Élaborer une politique numérique

Je crois que le débat n’est plus sur la nécessité de créer ou non une politique. Nous avons un retard certain sur une multitude d’autres pays et de villes du monde qui sont déjà dans le train (des TGV) de l’économie et de la société numérique. Nous avons aussi un retard sur nos propres citoyens qui sont déjà actifs au niveau des usages numériques. Nous sommes une société grandement connectée mais avec des organisations (public, privé, communautaire, etc.) grandement en retard. Je pense que ce serait assez simple pour nous de partir des meilleurs exemples et d’en faire une version aux couleurs du Québec pour qu’elle soit près de nos visions, de nos spécificités, de nos intérêts, et de nos forces et faiblesses.

Voici une liste d’élément à considérer comme point de départ :

Bien entendu, nous aurons avantage à être aligné sur les grandes visées internationales au niveau du développement et des transformations numériques. Partant du Sommet mondial sur la société de l’information (2003-2005) jusqu’au WCIT 2012 qui aura lieu à Montréal du 22 au 24 octobre prochain avec un Plan d’action pour une société numérique mondiale, il nous faut être en cohérence avec nous-mêmes et les autres.

Une fois la politique élaborée, il faudra bien entendu définir un premier plan d’action et apporter des investissements significatifs pour être en mesure d’atteindre les objectifs.

2- Désigner un responsable du numérique

Afin de bien orienter les actions en lien avec une politique numérique, il faut qu’une personne soit en charge. Certains proposent un Ministre du numérique (À quand un ministre du numérique? de Nathalie Collard) et d’autres, comme Michel Dumais, sont plus orientés vers un Dirigeant principal de l’information (DPI). Le politique avant l’administratif, l’administratif avant le politique. Je crois à une forme d’amalgame des deux. Mais à mon avis, un ministre devient souhaitable et inévitable lorsque les acteurs du territoire, des villes, des régions, des organisations ancrées dans leur milieu, etc., ont déjà mis en branlent et réalisé une multitude de projets et d’initiatives autour du numérique comme c’est le cas en France. De là, la pertinence d’une Fleur Pellerin, Ministre déléguée PME, innovation, et économie numérique en France.

Mais ce débat est de deuxième importance puisque le plus important est de mettre les investissements au service de cette politique numérique du Québec. Une fois la structuration de la gouvernance et la sélection d’une personne dédiée à ce rôle de responsable, il est temps de créer le premier plan d’action.

3- Co-créer un plan d’action numérique 2013-2016

Il est important que le développement du premier plan d’action soit en mode concertation ouverte pour s’assurer de la mobilisation de l’ensemble des acteurs. Des initiatives et des transformations numériques, il y en a beaucoup au Québec et cela dans tous les secteurs de l’économie et de la vie citoyenne. Tous les secteurs sont concernés et touchés, les divers acteurs de ceux-ci doivent s’adapter qu’ils le veulent ou non. Ces initiatives sont souvent peu connues, mal soutenues et non-concertées. C’est pourquoi, il serait important et stratégique pour le Québec que le plan d’action numérique soit élaboré dans un mode d’innovation ouverte. Il faut intégrer dans le processus l’ensemble des parties prenantes de divers horizons qui ont déjà des projets, une expérience acquise, des antennes dans leur milieu. Il existe plusieurs stratégies (Ville intelligente, territoire numérique), méthodologies (Design participatif, Living Lab, Service Design) et outils de créativité et de participation ouverte (World Café, etc.).

En conclusion, selon moi, nos élus doivent pondre une politique numérique pour le Québec, ils doivent structurer une gouvernance et désigner une personne en charge du dossier et permettre la co-création d’un plan d’action numérique pour les prochaines années. Selon moi, le mot-clé, c’est la mobilisation. La mobilisation de l’ensemble des acteurs se fait par une volonté forte et démontrer d’aller de l’avant avec un Québec visionnaire et numérique.

Numériquement vôtre !

OUYA : Une console de jeux plus ouverte (Open Hardware) financée via Kickstarter (Crowd fundraising)

Aujourd’hui, le projet Ouya, une console de jeux vidéo révolutionnaire qui utilise le système d’exploitation Android de Google, vient de compléter son passage sur la plate-forme Kickstarter permettant le financement par la foule ou participatif (crowd fundraising) . Résultat, plus de 8,5 million de dollars via plus de 63,000 contributeurs et souteneurs. Un des projets record sur cette plate-forme. Leur objectif était de 950,000 $ en 30 jours. Une partie de l’industrie des jeux vidéo bougera très certainement vers le Cloud Gaming. Avec un kit de développeur gratuit, ce projet s’inscrit aussi, dans une certaine mesure, dans la révolution du Do-It-Yourself (DIY), du Open Hardware et des FabLabs (atelier de fabrication numérique).

Voici la fiche descriptive du projet sur Kickstarter : OUYA: A New Kind of Video Game Console

Voici un vidéo qui présente le projet :

et deux articles:

Plusieurs révolutions auront lieux via l’intelligence collective et l’innovation ouverte !