Le phénomène du Self-tracking (Quantified Self) au Web-In 2011

J'ai eu l'occasion de présenter une courte conférence lors du Web-In 2011 sur la thématique du Self-tracking (Quantified Self).

Web-In veut stimuler les artisans de l’industrie à innover et à réinventer le Web de demain. Web-In vise carrément à amener ses participants à aller au-devant des constats, voir même à sortir de leurs zones de confort et à remettre en questions leurs certitudes. Le tout dans le but de faire une réflexion collective sur le futur du Web.

Web-In est organisé par Alliance numérique, le réseau d’affaires de l’industrie des nouveaux médias et des contenus numériques interactifs du Québec, dans le cadre de MTL DGTL.

Malgré une petite salle, beaucoup de sujets, plusieurs façons de le présenter, plein de gens curieux. Dans l'ensemble, j'ai bien aimé la dynamique de la journée.

Les vidéos de la journée seront disponible sous-peu.

Voici la vidéo :

LE PHÉNOMÈNE DU SELFTRACKING from Alliance numérique on Vimeo.

Je vous invite à visionner l'ensemble des présentations du Web-In 2011 en vidéo.

 

Voici ma présentation :

Quelques articles post-évènement :

Web-in : une programmation du postnumérique à l'autisme (Infopresse)
BRANCHEZ-VOUS! au MTL DGTL

Mention spéciale pour la performance de Alexandre Enkerli ! À voir en vidéo bientôt ! 

Pour en savoir plus sur les rencontres de Quantified Self Montréal, j'en avais parlé dans ce billet.

Comment concilier « User innovation » et « Open innovation »

Dans cet article de Alexander Schroll, About the dispute between Open and User Innovation, l'auteur nous présente le débat au niveau scientifique et académique entre les deux courants de pensée. 

D'un côté, nous avons l'innovation par l'usager (User innovation), concept créé par Eric von Hippel (MIT, Sloan School of Management). Son livre Democratizing Innovation de 2005 (disponible gratuitement en PDF) est une analyse de la nouvelle approche d'innovation et de son accompagnement. Les concepts de cette branche : Lead Users, User Entrepreneurship, Innovation Communities, free revealing of IP (Intellectual Property), Toolkits for Innovation and Design, and Open Source.

De l'autre côté, nous avons l'innovation ouverte (Open innovation), un concept créé par Henry Chesbrough (UC Berkeley). Les concept de cette branche : Organization and process of open innovation within the firm, Intellectual Property Rights, Innovation Intermediaries, and regional/national innovation systems and policies.

Comment les réconciliés pour que les recherches (chercheurs, publications, école de pensée) s'enrichissent mutuellement dans le futur.

Reconnaître que l'innovation ouverte est une captation de valeur, alors que l'innovation des usagers et une création de valeur.

Joel West et Marcel Bogers, dans leur article "Contrasting Innovation Creation and Commercialization within Open, User and Cumulative Innovation", présente le terme innovation distribuée (distributed innovation). Selon eux, c'est une méta-catégorie qui met l'emphase sur la recherche des processus d'innovation qui traversent les frontières des organisations ou qui sont complètement à l'extérieur de celles-ci. Ainsi, pour eux, Distributed innovation = (User innovation + Open innovation).

À mon avis, l'approche des Living Labs s'inscrit dans cette dynamique horizontale et transversale.

L'article est très complet et démystifie les deux courants académiques. À lire !

Living Lab 101

J'ai eu l'occasion de présenter une conférence intitulée Living lab : quand la recherche descend dans la rue, à Les soirées des Grands communicateur organisée par la Toile des communicateurs et en collaboration avec la Teluq.

La captation intégrale de la conférence est maintenant disponible.

Lien direct : http://conf.teluq.ca/p4qurttliqi

En complément, Noel Conruyt, de l'île de la Réunion, un des participants en ligne lors de la conférence, nous a pointé une présentation sur l'état des lieux des livings labs, de Alvaro Oliveira, président de l'ENoLL, lors du Future Internet Event 2011 en Pologne.

Presentation of the European Network of Living Labs (ENoLL) (24 Mo)

Merci encore à l'équipe de la Toile pour l'invitation et l'efficacité d'exécution de ces soirées des grands communicateurs.

Ajout 1 (27/10/2011)

Voici le résumé de la conférence par l'équipe de la Téluq

Ajout 2 (30/10/2011)

Voici le document de ma présentation sur Slideshare.

Biens communs : La prospérité par le partage

C'est grâce à Monique Chartrand, directrice de l'organisme Communautique que j'ai eu vent de cette publication d'un très grande pertinence. Ce document intitulé Biens communs : La prospérité par le partage est un rapport produit en novembre 2010 par la fondation allemande Heinrich Böll qui travaille sur les politiques vertes.

C'est quoi un bien commun ?

Les choses qui sont utilisées en commun constituent la charpente interne d’une société florissante

" Au sein de la nature, les hommes et les femmes dépendent tous de l’eau, des forêts, de la terre, des pêcheries, de la biodiversité, du paysage, de l’air, de l’atmosphère, ainsi que de tous les processus vitaux qui y sont liés. Chaque individu est en droit d’avoir part aux ressources naturelles, indépendamment de la propriété privée de ces ressources.

Dans le domaine social, parmi les conditions pour que s’épanouissent les relations sociales figurent les places, parcs et jardins publics, les soirées, les dimanches et jours fériés, ainsi que les transports en commun, les réseaux numériques, les moments de sport et de loisir. Nous profitons tous des espaces et des occasions qui rendent possibles des rencontres libres et non programmées. Ces biens communs sociaux peuvent être directement pris en charge et cultivés, de manières très diverses, par les communautés concernées et à l’initiative des citoyens. Ils peuvent également relever pour partie du domaine public, où les services publics jouent un rôle important. Pour assurer à tous des services aussi complexes que l’assurance maladie, la cogestion par les partenaires sociaux ou la stabilité du système financier, des approches innovantes, allant au-delà du seul marché et du seul État, sont nécessaires.

Il va sans dire, en ce qui concerne la culture, que la langue, la mémoire, les usages et la connaissance sont indispensables à toute production matérielle ou immatérielle. Autant les biens communs de la nature sont nécessaires à notre survie, autant les biens communs culturels le sont à notre activité créative. Nous nous appuyons en dernière instance, aussi bien au niveau du sens qu’au niveau de l’habileté technique, sur les contributions des générations antérieures. De la même manière, les acquis  d’aujourd’hui doivent continuer à servir librement les générations futures.

Dans la sphère numérique, les productions et les échanges fonctionnent d’autant mieux que l’accès aux objets et aux données est moins entravé. Pour naviguer librement dans le monde virtuel, mais aussi pour permettre un développement culturel créatif, il est indispensable que les codes sources des logiciels, de même que toute la richesse des textes, sons, images et films disponibles en ligne, ne soient pas clôturés par des droits de propriété intellectuelle restrictifs."

Les biens communs :

  • font la qualité de vie
  • rendent possible la participation
  • offrent des plateformes pour la créativité et la coopération
  • permettent de faire ensemble plus et mieux
  • assurent la cohésion sociale

Biens communs numériques

Il est indispensable à cette économie du partage et de la participation que tout reste accessible à tous gratuitement. Cela garantit que le travail pourra se poursuivre, et que ce qui ressortira de ce travail sera de nouveaux biens communs.

L'Homo ludens rencontre l'Homo faber. La condition sociale d'interconnexion globale que nous appelons l'Internet rend possible la créativité pour chacun d'entre nous dans des voies nouvelles, et que nous n'apercevions même pas en rêve.

– Eben Moglen

Il y a beaucoup d'exemple de cas de biens communs, dont celui de la protection de Mickey Mouse (Walt Disney), en page 24. Édifiant!

Je crois que les turbulences systémiques mondiales au niveau de l'économie, de la finance, de la société vont amener les décideurs et les acteurs de la société, les citoyens en premier lieu, à agir dans le sens des biens communs. Je le souhaite.

Est-ce que la techno-anthropologie est une science ?

Dans une perspective pédagogique et disons stratégique, j’aimerais vous présenter ma vision de ce qu’est la techno-anthropologie.

Commençons par le terme lui-même. La « techno-anthropologie » est un synonyme de plusieurs terme, soit la cyberanthropologie, la cybersociologie, que j’ai décidé de l’utiliser pour me différencier à la fois comme expert-conseil Internet et comme chercheur avec un centre d’intérêt de recherche différent.  Il existe beaucoup d’autres concepts comme Digital Anthropology, Online Ethnography, Netnography ou Digital Ethnography. Bien sûr, il y a des tendances, des divergences dans la terminologie. C'est normal pour une jeune science. La techno-anthropologie est un concept d'orientation plus européenne. Mais, le terme « Cyborg Anthropology »  est la clé de voute de cette nouvelle sous-discipline de l’anthropologie née en 1993 lors de la rencontre annuel du American Anthropological Association (AAA)

Définition simplifié de l’anthropologie cybernétique/Cyberanthropologie/techno-anthropologie/ (traduction personnelle) : C’est l’étude du comportement des individus et des machines/objets dans leurs interactions et leurs impacts sur la culture des sociétés. 

C'est une science qui s'intéresse, entre autre, aux réseaux sociaux, au gaming, aux technologies mobiles, aux interactions homme-machine, etc. C'est quasi infini dans un contexte où le numérique est de plus en plus présent dans nos vies.

Meilleure source d’information

La meilleure source pour en savoir plus sur la cyberanthropologie ou la techno-anthropologie, c’est le portail Cyborganthropology.com

La chercheur Amber Case est sans doute la figure la plus connue de cette discipline. J’en parlais dans mon billet : Nous sommes tous des cyborgs maintenant – Anthropologie cybernétique

Voici sa présentation au TED.com de janvier 2011.

Amber Case: We are all cyborgs now

Ainsi qu'une de ses présentation via Slideshare:

Et il en a très certainement beaucoup du côté des sciences de la sociologie, de la psychosociologie et de la communication.

Bref, une science transdisciplinaire qui fascine et qui me stimule grandement intellectuellement.