Le numérique transformera l’emploi vers le travail

Hier, j’ai participé à mon premier CA de Communautique, nous avons parlé gouvernance, Living Lab, médiation numérique, codesign, mais surtout Fab Lab. L’échofab, premier fablab au Québec créé et supporté par Communautique, est un atelier de fabrication numérique situé au coeur du Quartier de l’innovation. Il est ouvert, fonctionnel et très souvent visité par des étudiants, des représentants politiques et des délégations de partout dans le monde.

D’ailleurs, j’ai trouvé cet article ce matin concernant l’impact du numérique sur les modèles d’affaires, mais aussi sur le monde du travail comme tel.

Le numérique révolutionne le travail (et voilà pourquoi vous devez vous en soucier)

Le sentiment des salariés sur la numérisation de l’économie traduit tout le paradoxe de ce phénomène. S’il détruit les emplois d’hier, le numérique ne remplace pas le travail. Il le remodèle. Pour cela, il dispose d’alliés insoupçonnables, bien sous tous rapports, comme l’ordinateur personnel et le smartphone. Dans toutes les poches, ce dernier sape progressivement les fondements de la relation employeurs-salariés. À l’aide d’une simple connexion et d’une application, tout un chacun peut travailler n’importe où, n’importe quand. C’est un encouragement au travail indépendant et à la liberté, estiment les plus optimistes. Une remise en cause des droits sociaux et une précarité généralisée, alertent les plus sceptiques. Ambiguë, la révolution en cours déstabilise tout, y compris nos cadres traditionnels de pensée. S’il est difficile de prévoir jusqu’où ira cette transformation, une chose est sûre, elle va vite et semble inéluctable. Pour le meilleur et pour le pire.

Ça m’a fait penser aux réflexions du philosophe Bernard Stiegler L’emploi est mort, vive le travail ! Réinventer le travail à l’ère de l’automatisation.

De profondes mutations vont survenir, et plus rapidement que nous le pensons. Adaptons-nous!

Forum des idées pour le Québec – Vivre l’innovation (et l’économie numérique)

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Cette fin de semaine avait lieu le Forum des idées pour le Québec organisé par le Parti libéral du Québec sur la thématique « Vivre l’innovation ». J’ai pu y assister à travers la diffusion Web (nous étions en moyenne une cinquantaine à le faire).

Plusieurs chantiers ont été abordés :

1. Qu’espérer de l’innovation à l’heure actuelle et comment la soutenir?

Les intervenants ont été intéressants, ils ont parlé d’innovation entrepreneuriale, des PME, de l’exportation, du secteur manufacturier, de l’emploi, de la création de richesse, de la nécessité de penser l’internationalisation des marchés, penser plus large que le Québec comme marché dès le départ (Jacques Nantel).

Mais, il n’y a eu aucun moment où les mots « innovation sociale » ont été énoncés comme vecteur de création de valeur. C’est pourtant le point de départ de ce que nous inventons et créons pour améliorer la qualité de vie des consommateurs, des usagers, des citoyens. Que l’on soit une organisation privée (grande entreprise, PME, startup), une organisation publique (gouvernement, société d’État, OBNL, ONG) ou un mixte des deux (mouvement des coopératives), l’innovation sociale est un incontournable. Il ne faut pas penser que l’innovation sociale est le seul apanage des organisations de l’économie sociale, c’est aussi un cadre de référence que les entreprises doivent aussi intégrer dans leur cadre de référence, c’est l’ère des entrepreneurs sociaux. Le rapport L’innovation radicale : l’innovation sociale, moteur de développement des affaires de KMPG présente ces nouveaux modèles d’entreprise axés sur un objectif de rendement mixte – social et économique.

« La certification B Corp (B Corp Certification) est accordée aux sociétés conventionnelles à but lucratif qui répondent à des normes élevées de rendement social et environnemental et qui tiennent compte de l’incidence de leurs  activités sur l’ensemble des parties prenantes. Des sociétés bien connues comme  Patagonia et Ben & Jerry’s Ice Cream font partie de la communauté des B Corp. »

D’ailleurs, lorsque j’étais président d’une coopérative de solidarité, j’ai participé à plusieurs événements du mouvement des coopératives au Québec. Un colloque international en 2010 avait convié 600 participants à Lévis.  Le discours de Felice Scalvini, alors vice-président de l’Alliance coopérative internationale a été très inspirant. Voici sont allocution : Démocratisation de l’économie : l’enjeu de la « biodiversité » entrepreneuriale.

Il faut sortir de la monoculture capitaliste et aller vers une biodiversité entrepreneuriale. – Felice Scalvini

2. L’innovation en santé et services sociaux

Très certainement un des thèmes les plus critiques dans nos sociétés occidentales. La présentation de Daniel J. Lyons, associé principal, Oliver Wyman, Santé et Sciences de la vie, a permis de présenter les défis et surtout la possibilité de transformer les choses.

«Don’t digitize the old. Invest in new models»

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Directement dans cette orientation, les réflexions de Pierre-Léonard Harvey, un intellectuel de la transformation de nos sociétés par le design communautique des systèmes d’innovations en santé pour le Québec.

3. Une stratégie numérique pour le Québec avec Michel Cartier, le point de vue d’un de nos grands intellectuels

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Après plusieurs années, toujours un regard neuf, allumé, souvent inquiet, toujours et encore plus aujourd’hui, soucieux des enfants qui suivront. Ce qui m’a plus frappé cette fois, c’est son constat des deux Québec, ceux des 50 ans et plus et ceux des 50 ans et moins. Une fracture générationnelle au niveau de la communication et de la compréhension mutuelle, accentué par l’ère des réseaux et du numérique. Il faut agir maintenant. Pour voir la société numérique et québécoise à venir, visitez www.21siecle.com.

Le PLQ a 1 défi. Il y a 50 ans il nous a donné l’électricité. Il doit donner le numérique! » – M. Cartier

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Aussi, une entrevue très récente et intime de Michel Cartier réalisée par Martin Lessard :

Finalement, LA Michelle Blanc, qui amuse la foule avec ses propos théâtraux, mais qui fait encore des constats pertinents et tristement vrais! L’économie numérique est partout, mais mal valorisée et gérée par les gouvernements. Malgré les efforts cumulés de beaucoup de gens depuis 2008 pour mettre en oeuvre la création d’un plan numérique, nous n’avons pas grand-chose de concert devant nous.

Pour terminer, voici deux citations Twitter de Sylvain !

  • 15% du 21e siècle est au passé. Faudrait pas gaspiller l’autre 85%. L’ère de la société en réseau, c’est maintenant. – @sylvain
  • « Le numérique ce n’est plus la techno, ce sont des usages et de la culture » selon @RatierD – @sylvain

AJOUT 15 septembre

Forum des idées pour le Québec – Virage numérique enclenché