Mon ami Patrick Dubé est un pragmatique excentrique ! Il est capable dans l'espace de 10 minutes de parler d'innovation technologique, de modèles d'affaires, de ceinture fléchée, de changement climatique, de design fractal, et de se rappeler la définition d'une vieux terme datant du 18e siècle. Bref, un visionnaire transdisciplinaire à la fois scientifique, artiste et entrepreneur. Un vrai porteur du "thinking outside the box".
Étant "monsieur" innovation ouverte et living lab au Québec, il est actuellement directeur recherche et développement à l'organisme Communautique sur le projet Mandalab et coordonnateur à la Société des Arts Technologiques (SAT) sur un projet de living lab avec l'hôpital Sainte-Justine.
Il a livré sa vision de ce que devient Montréal et de ce qu'est un living lab à Marie-Pierre Bouchard du blogue du Quartier des spectacles.
Bref, il y a un mouvement d'innovation ouverte (sociale+technologie) qui prend racine au Québec et nous en avons bien besoin pour nous adapter aux changements radicaux à venir dans toutes les sphères de notre société occidentale.
Le mois de mai a été intense. Notre coopérative Innov X.0 a été le centre de mes efforts pour deux raisons :
1. Publication d'un cahier sur le commerce électronique
L'équipe de la Coop Innov X.0, éditeur du portail Rezopointzero.com a travaillé très fort pour être en mesure de publier un cahier du savoir-faire Web sur le thème du commerce électronique en partenariat stratégique avec le Salon eCom Montréal 2011. Lisez Pari remporté en grande partie pour en savoir plus.
Ce cahier est le résultat, encore une fois, d'un effort soutenu de la part de Vallier Lapierre, éditeur de Rezopointzero. Le modèle d'affaire de Rezopointzero.com est maintenant celui de la publication de cahier gratuit (avec des commanditaires). Un très grand merci à nos trois membres de soutien, soit Adviso, SOM et Evocatio. Pour cette première occasion d'un cahier commandité, nous avons eu l'appui du MDEIE et même un mot du Ministre Gignac en faveur du commerce électronique! Plusieurs autres commanditaires se sont aussi lancés dans l'aventure. (Umen innovation, KeCommerce, iCriq, Savoir-faire Linux, Vortex solutions, Absolunet, NVI, K3 Media, Pubcité, Ovarium) Merci à ceux-ci ! Alors, voici le cahier :
Après avoir dressé l’état de la situation avec notre sondage exclusif de SOM sur l’implication des manufacturières en commerce électronique et vérifié notre retard dans le domaine, nous nous préoccupons principalement dans ce cahier des raisons pourquoi la situation devrait changer. Nos analyses font ressortir, entre autres, la diminution des coûts de démarrage. Nos meilleures pratiques font le tour des meilleures façons de procéder. Et nos études de cas relatent les expériences très réussies de sept organisations représentatives du tissu économique québécois. La production de ce cahier a bénéficié de l’appui de plusieurs commanditaires (voir plus bas) parmi lesquels certains ont aussi contribué aux contenus.
Voici ma présentation en format Prezi, une sorte de Powerpoint en flash plus dynamique et intéressant. D'ailleurs, j'avais été un beta-testeur en 2009 de ce service allemand ! Bonne navigation.
IBM lance CityOne, un jeu sérieux (serious gaming) qui vise un public de décideurs informatiques et de professionnels du développement durable (GreenIT). Votre mission : prendre les commandes d’une ville et des entreprises industrielles liées pour réduire leur empreinte écologique.
C'est un jeu orienté commercial parce que les solutions proposées sont celles de IBM. Mais n'empêche, c'est un outil pédagogique très puissant et stimulant pour faire prendre conscience de l'importance des contraintes à venir. La vision globale n'est pas tout à faite la mienne puisque à travers le jeu nous demeurons dans une vision de croissance alors que nous serons confrontés à la rareté des ressources.
Il y a très certainement un parallèle à faire avec le jeu sérieux Clim'City qui est aussi consacré au développement durable auquel j'avais joué en 2008. Il a l'avantage d'être en français. Beaucoup d'information à travers ce jeu de stratégie et de compromis.
McKinsey publie aujourd'hui un rapport sur l'impact d'Internet sur l'économie et l'emploi en France. Le site officiel de présentation des résultats, http://internet-impact.fr/.
Ce rapport démontre que l’impact d’Internet dans l’économie française est élevé : plus que le secteur de l’énergie ou encore celui du transport, Internet contribue à hauteur de 60 milliard d’euros au PIB français. Au delà de cette contribution directe, Internet est responsable d’un quart de la croissance française entre 2004 et 2009. McKinsey estime qu’en 2015 la part du secteur Internet dans le PIB français pourrait s’élever à 5,5%, contre 3,2% aujourd’hui. Internet est donc un véritable vecteur de création de valeur, essentiel pour dynamiser la croissance française.
Outre les données intéressantes du rapport, je m'intéresse à deux indices développées par la firme McKinsey, soit l'indice de connectivité "e3" et l'indice d'intensité Web.
L'indice e3 de McKinsey
L'indice e3 permet de mesurer la "connectivité Internet" d'un pays et son positionnement par rapport aux autres pays de l'OCDE.
Il repose sur 3 piliers :
e-ngagement : mesure l'usage d'Internet à la fois par les particuliers, les entreprises ou l'administration publique.
e-nvironnement : mesure la qualité de l'infrastructure, son débit et la pénétration Web dans les foyers.
e-dépenses : mesure les dépenses réalisées sur Internet (publicité, e-commerce).
Les "intensités Web des différents iliers sont calculées à partir de 17 indicateurs (Network Readiness Index du WEF Global Information Technology Report). Voici un tableau qui présente la composition de l'"indice e3"
Et voici le résultat présenté dans l'étude pour les pays de l'OCDE :
On voit que le Canada est parmi les meilleurs, mais nous payons toujours trop cher pour nos services Internet !
L'indice d'intensité Web de McKinsey
Cet indice prend en compte 2 dimensions, soit le nombre d'outils ou technologies Internet adoptés par une entreprise (messagerie électronique, site Web, Intranet, Extranet, technologie du Web 2.0, etc.) et le taux de pénétration de chacun de ces outils (nombre d'employés, de clients ou de fournisseurs ayant accès à ces technologies).
On constate que près de 50% des entreprises ont une intensité Web faible (moins de 20%), ce qui confirme en partie le retard des PME en France. Même constat au Québec : voir le cahier du savoir-faire Web intitulé Sites Web efficaces en affaires.
Dans le rapport, il y a 3 recommandations importantes et qui s'appliquent très bien au Québec à mon avis.
Renforcer l'infrastructure et développer l'usage d'Internet
Créer un environnement favorable au développement du secteur producteur des TIC
Renforcer l'adoption des technologies au sein des PME pour réduire la fracture numérique régionale
Au Québec, nous avons aussi un défi important pour que les PME soient en mode Internet et plus globalement en mode numérique. De là encore la nécessité de se doter d'un plan d'action numérique pour le Québec.
Laurent Maisonnave, expert marketing Internet, médias sociaux et vidéo Internet, publie un billet d'une grande qualité qui présente l'état des lieux de l'accès à Internet au Canada et au Québec.
Il confronte les arguments du CRTC qui désire passer une règlementation permettant de facturer encore plus la bande passante aux utilisateurs d'Internet.
Quelques extraits :
1. Téléchargement illégal
Les internautes “gros” consommateurs de bande passante feraient uniquement du téléchargement illégal. Dans la réalité, l’internaute moyen préfère utiliser les solutions légales qui sont bien plus pratiques et de meilleure qualité.
Ces dernières années, l’offre a explosé avec iTunes, Netflix, Tou.TV, les magasins en ligne la Xbox et de la PlayStation qui propose autant l’achat et la location de jeux vidéo que de films et d’émission. J’allais oublier les producteurs de WebTV qui n’ont de seul moyen de se faire connaître que de diffuseur leurs réalisations sur Internet.
5. Coût élevé de la bande passante
La nouvelle décision du CRTC devrait imposer un prix de revente au consommateur de 1 à 5 $ par Go de bande passante. Attention, ce n’est pas le prix que les petits fournisseurs payent aux gros fournisseurs – qui n’est que de 3 cents/Go. Si on parle de l’achat en gros de bande passante en Amérique du Nord, le prix descend à 1 cent/Go.
Donc, une compagnie achète un produit 1 cent, le vend 3 cents à une autre compagnie – pour une marge de 300 %, et impose ensuite que le produit soit vendu au consommateur avec une marge de 10 000 %.
Ce qui est incroyable, c’est que le petit fournisseur qui a acheté la bande passante n’a pas le droit de la rendre au prix qu’il le souhaite. C’est comparable au prix imposé du lait, sauf que la brique de lait n’est pas à 50 $.
10. Quel avenir pour l’Internet au Canada
Selon un rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) d’août 2010, le Canada se retrouve à la 28e place sur 30 du classement des prix d’accès à Internet par pays. Le 30e n’étant pas le meilleur.
Aujourd’hui, la décision du CRTC est simple. Soit nous restons dans l’âge de pierre numérique, soit nous créons un environnement propice à la concurrence et à l’innovation. […]
Cette situation va à l'encontre d'une volonté de faire émerger une économie numérique au pays. Et dire que nous n'avons même pas de plan d'action numérique au Québec…
n.b. Bravo Laurent pour ton travail éditorialiste !