Série Innovation sociale : Méthode ROMA (Rapid outcome mapping approch) afin de comprendre, mobiliser et influencer les politiques

Depuis plus d’une décennie, les experts du ODI ont développé, à travers le programme Research and Policy in Development (RAPID), une approche transdisciplinaire sur la relation entre la recherche, la politique et la pratique. Le programme examine comment la recherche peut entraîner des données probantes dans l’élaboration des politiques publiques. Ces connaissances sont utilisées pour développer des outils pratiques, augmenter le niveau de compétences des chercheurs et des praticiens afin d’influencer positivement les politiques.

Logo-ROMA-Rapid-outcome-mapping-approch

Un des résultats des travaux du groupe est la publication de la méthode ROMA (Rapid outcome mapping approch), un guide d’accompagnement pour comprendre, mobiliser et influencer les politiques. Ainsi, ROMA est un ensemble d’outils permettant aux organisations et aux équipes d’améliorer :

  • la qualité du diagnostic du problème
  • la compréhension des types d’impacts que leurs travaux peut avoir sur les politiques
  • la sélection d’objectifs réalistes dans le niveau d’influence
  • le développement du plan d’action pour atteindre les objectifs (dont la communication)
  • le suivi et les apprentissages tout au long du processus
  • le retour des apprentissages dans leur travail

Voici le cycle de gestion de projet de la méthode ROMA :

Guide-ROMA-Rapid-outcome-mapping-approch

Et le modèle (framework) qui a contribué au développement de ce guide d’accompagnement:

Framework-ROMA-Rapid-outcome-mapping-approch

Vous pouvez télécharger la version PDF du guide ROMA (Rapid outcome mapping approch).

 

Compte-rendu Wikicité 2014 : participation citoyenne à l’ère numérique

Jeudi et vendredi dernier avait lieu l’événement Wikicité : participation citoyenne à l’ère numérique organisé par l’Office de consultation publique de Montréal au Centre des sciences de Montréal.

Conférence d’ouverture wikicité

Étant arrivé juste à temps pour le panel de 20h, voici ce qui m’a marqué et inspiré concernant la conférence d’ouverture :

La présentation de Jean-Noé Landry, cofondateur de Montréal Ouvert et Québec Ouvert, sur le parcours de Montréal Ouvert, de sa mission à ses impacts a démontré qu’il est important de faire un effort, souvent considérable, afin de faire saisir de nouvelle notion, de nouveau cadre de référence et de nouvelles opportunités qui en découlent. On peut affirmer, qu’après plus de 40 conférences et événements, le langage et le vocabulaire des données ouvertes semblent avoir « infiltré » la production de contenu, les plans d’action et les  rapports d’une multitude d’organismes, autant les villes, les PME et les organismes à but non lucratif, étant touchées par cette « révolution ». Le lexique, voilà certainement une tactique d’innovation à valider et re-valider.

Par la suite, Pierrot Péladeau (@pierropeladeau), chercheur et conseiller en évaluation sociale de systèmes d’information interpersonnels qui est impliqué depuis 7 ans à titre de chercheur  invité à Communautique et aussi chercheur associé au CEFRIO, est arrivé avec une conférence avec un angle plus critique de la participation citoyenne face aux promesses des plates-formes technologiques. Soutenu par son expérience dans divers projet d’envergure au Québéc, tel les plates-formes numériques en santé (dossier patient électronique), il est venu dire de faire attention de ne pas sombrer dans le piège du déterminisme technologique et de ceux qui créer les systèmes permettant la « démocratie numérique ». Les erreurs du passé, souvent au niveau de la gouvernance des TI dans les organisations publiques, a contribué à dilapider des fonds publiques et à ralentir le développement des usages numériques au Québec. Le volet politique est potentiellement différent aujourd’hui, mais il faut rester vigilant. Le design et le code font loi. Mais il est possible de faire du mieux.

Un autre groupe d’acteurs importants : les enfants. Ce sont nos enfants qui auront à vivre avec grands nombres décisions structurantes prises aujourd’hui. Or s’il était difficile d’intégrer les enfants dans les modes et rituels de délibérations traditionnelles, ce n’est pas le cas des modes numériques qu’ils pourraient aisément s’approprier.

Vous pouvez lire et écouter l’ensemble de son intervention dans son article Passer votre participation citoyenne à la machine.

Finalement, Pierre Baril, président du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) est venu confirmer que le Québec à une culture de la consultation publique assez forte. Qu’il est primordiale de garder cette force. Il précise que l’organisation regarde les nouvelles avenues de consultation publique avec le numérique. Oui pour l’augmentation de la participation via ces nouveaux modes de participation en ligne, mais ils doivent garantir la validité de l’information et l’identité des personnes qui les présentent.

Par la suite, des questions sont venus de la salle. La plus intéressante a été celle sur la qualité de l’information disponible à notre ère numérique, notamment accessible et diffusée via Internet. Comment s’assurer de la qualité d’une information provenant d’Internet ?

Jean-Noé Landry : Il faut augmenter le nombre de donnée ouvertes brutes, i.e. sans altération préalable, afin que plusieurs puissent y accéder et les interpréter selon leur objectif.

Pierrot Péladeau : Il faut créer des espaces de médiation, des communautés qui filtrent, aménagent, synthétisent, diffusent, enrichissent l’information, produisent des savoirs. Il faut ainsi créer de nouveaux métiers, de la curation augmentée.

 Les exposants innovants Wikicité

Parmi les 13 exposants présents lors de l’événement, j’ai pris le temps de discuter plus amplement avec 4 d’entres eux.

échofab

échofab est le premier laboratoire de fabrication numérique du Québec. Ce projet de l’organisme Communautique a pour objectif de permettre l’émergence de Fab Lab de quartien afin d’encourager l’innovation et la création dans les communautés locales en ouvrant aux individus l’accès à des équipements polyvalents, des matériaux variés et des réseaux d’échange de connaissances. Il y avait derrière le kiosque une affiche avec une infographie qui résumait très bien le rôle des Fabs Labs dans la nouvelle société du design. (je vais l’ajouter dès quelle sera disponible.)

Le Fab Lab est un atelier de fabrication numérique mis à disposition de la communauté pour façonner son milieu de vie.

Pour en savoir plus : Qu’est-ce qu’un Fab Lab ? Ou suivez Fab Lab Québec, une communauté motivée par l’émergence de l’interstructure Fab Labs au Québec.

Imagination for people

Imagination for people est une organisation qui gère un portail de mise en valeur de projet en innovation sociale à travers le monde. 

Une plateforme collaborative multilingue en mode open source dédiée à l’innovation sociale et à la créativité citoyenne qui vise à faciliter le repérage et le développement des projets d’économie sociale et solidaire les plus innovants à l’échelle internationale.

Il y a aussi deux autres projets en place, soit My Social Business Model, un service Web permettant d’accompagner les entrepreneurs sociaux avec un canevas de modèle d’affaire. Et Assembl, un service Web, de type logiciel, qui permet de faire collaborer une multitude de personnes dans un contexte de conversation ou de délibération pour des entreprises, des organisations publiques, des événements d’envergures.

Espace temps

Espaces temps est un organisme à but non lucratif fondé en 2009 afin de contribuer à la circulation territoriale de l’information et des connaissances, de manière transversale auprès des milieux des arts, de la vie citoyenne et de la vie scientifique. Espaces temps contribue ainsi à créer du lien social, outiller les citoyens et les organisations, et dynamiser le territoire.

Nous développons des espaces, outils et pratiques qui favorisent la circulation de l’information et des connaissances.

L’équipe offre des services de création et d’animation de Calendrier d’événements d’organisation, tel que Mur mitoyenÉvénements UQAM, Espace pour la vie, etc. Le petit dernier sera le Calendrier de la science (@calscienceqc), qui sera le premier répertoire collaboratif d’activités de culture scientifique au Québec ! Lancement prévu en mars 2014.

Un Québec numérique c’est… une politique, un responsable et un plan d’action

Depuis quelques semaines, je constate une autre vague d’initiatives et de propositions d’actions concernant l’importance de mettre le gouvernement du Québec à l’ère des technologies et des usages numériques. La dernière en liste est la création en septembre 2012 d’un Groupe de travail bénévole pour un Plan numérique pour le Québec initié par Jean-François Gauthier et Claude Malaison. Le billet de Mario Asselin, un des membres du groupe, présente bien les moments forts de cet effort qui se remobilise sous diverses formes depuis 2007.

Aujourd’hui, plus que jamais, je pense que la vaste majorité des acteurs concernés sont prêts à se mettre en mode action, il ne manque que la volonté politique de prendre le train. Le contexte mondial (crises économiques, turbulences financières et énergétiques, chute de l’occident, etc. ) conjuguer aux considérations locales (démographie, finance, productivité, emploi, intégration des immigrants, etc.) sonnent le glas au statu quo et à la non-action.

Pour y arriver et être pratico-pratique, voici trois choses à faire, soit : élaborer une politique numérique, désigner un responsable du numérique au Québec et co-créer un plan d’action numérique.

 1- Élaborer une politique numérique

Je crois que le débat n’est plus sur la nécessité de créer ou non une politique. Nous avons un retard certain sur une multitude d’autres pays et de villes du monde qui sont déjà dans le train (des TGV) de l’économie et de la société numérique. Nous avons aussi un retard sur nos propres citoyens qui sont déjà actifs au niveau des usages numériques. Nous sommes une société grandement connectée mais avec des organisations (public, privé, communautaire, etc.) grandement en retard. Je pense que ce serait assez simple pour nous de partir des meilleurs exemples et d’en faire une version aux couleurs du Québec pour qu’elle soit près de nos visions, de nos spécificités, de nos intérêts, et de nos forces et faiblesses.

Voici une liste d’élément à considérer comme point de départ :

Bien entendu, nous aurons avantage à être aligné sur les grandes visées internationales au niveau du développement et des transformations numériques. Partant du Sommet mondial sur la société de l’information (2003-2005) jusqu’au WCIT 2012 qui aura lieu à Montréal du 22 au 24 octobre prochain avec un Plan d’action pour une société numérique mondiale, il nous faut être en cohérence avec nous-mêmes et les autres.

Une fois la politique élaborée, il faudra bien entendu définir un premier plan d’action et apporter des investissements significatifs pour être en mesure d’atteindre les objectifs.

2- Désigner un responsable du numérique

Afin de bien orienter les actions en lien avec une politique numérique, il faut qu’une personne soit en charge. Certains proposent un Ministre du numérique (À quand un ministre du numérique? de Nathalie Collard) et d’autres, comme Michel Dumais, sont plus orientés vers un Dirigeant principal de l’information (DPI). Le politique avant l’administratif, l’administratif avant le politique. Je crois à une forme d’amalgame des deux. Mais à mon avis, un ministre devient souhaitable et inévitable lorsque les acteurs du territoire, des villes, des régions, des organisations ancrées dans leur milieu, etc., ont déjà mis en branlent et réalisé une multitude de projets et d’initiatives autour du numérique comme c’est le cas en France. De là, la pertinence d’une Fleur Pellerin, Ministre déléguée PME, innovation, et économie numérique en France.

Mais ce débat est de deuxième importance puisque le plus important est de mettre les investissements au service de cette politique numérique du Québec. Une fois la structuration de la gouvernance et la sélection d’une personne dédiée à ce rôle de responsable, il est temps de créer le premier plan d’action.

3- Co-créer un plan d’action numérique 2013-2016

Il est important que le développement du premier plan d’action soit en mode concertation ouverte pour s’assurer de la mobilisation de l’ensemble des acteurs. Des initiatives et des transformations numériques, il y en a beaucoup au Québec et cela dans tous les secteurs de l’économie et de la vie citoyenne. Tous les secteurs sont concernés et touchés, les divers acteurs de ceux-ci doivent s’adapter qu’ils le veulent ou non. Ces initiatives sont souvent peu connues, mal soutenues et non-concertées. C’est pourquoi, il serait important et stratégique pour le Québec que le plan d’action numérique soit élaboré dans un mode d’innovation ouverte. Il faut intégrer dans le processus l’ensemble des parties prenantes de divers horizons qui ont déjà des projets, une expérience acquise, des antennes dans leur milieu. Il existe plusieurs stratégies (Ville intelligente, territoire numérique), méthodologies (Design participatif, Living Lab, Service Design) et outils de créativité et de participation ouverte (World Café, etc.).

En conclusion, selon moi, nos élus doivent pondre une politique numérique pour le Québec, ils doivent structurer une gouvernance et désigner une personne en charge du dossier et permettre la co-création d’un plan d’action numérique pour les prochaines années. Selon moi, le mot-clé, c’est la mobilisation. La mobilisation de l’ensemble des acteurs se fait par une volonté forte et démontrer d’aller de l’avant avec un Québec visionnaire et numérique.

Numériquement vôtre !

Vers un pays métissé serré

Je suis un habitant du Québec depuis toujours, un brin métissé comme nous tous sur cette planète. J’ai marié une montréalaise allophone d’origine italienne qui communique en français mieux que bien des gens. J’ai deux petites filles qui possèdent en elles un patrimoine génétique de plusieurs pays d’ici et d’ailleurs (au moins trois continents). Elles parlent déjà deux langues (français et italien). Même une troisième avec le langage du numérique. Au final, elles sont québécoises comme tous ceux qui habitent le territoire et qui aspirent de participer au collectif.

Un pays « métissé serré » est la vision du Québec dans lequel je veux vivre et partager avec mes enfants. Cette expression venant d’un discours de Pauline Marois me réconcilie grandement avec le potentiel du Parti québécois de renouveler le projet de souveraineté du Québec.

Chers Québécois, que vous soyez nés à La Sarre ou à Dakar, vous faites partie de mon nous. Vous êtes chez vous ici. On va vous donner les moyens de faire votre place. Et puis, un jour, nous ferons tous partie du peuple fondateur du Québec souverain. Ensemble, on va se faire un pays métissé serré !  _Pauline Marois

Je veux un gouvernement de centre gauche, celui du Parti québécois, comme représentant des citoyens pour les prochaines années.

Je veux un gouvernement de centre gauche … qui saura rallier les forces progressistes du Québec, de réellement se laisser influencer et de reconnaître les idées novatrices des autres partis comme celles de Québec solidaire, d’Option nationale, et du Parti vert. Je souhaite que le mode de scrutin deviennent proportionnel afin que chaque vote compte. C’est aux convaincus de la souveraineté d’expliquer les avantages sociaux, culturels et économiques d’un tel cheminement.

Je veux un gouvernement de centre gauche… qui osera nous plonger dans l’économie du 21e siècle, celle des énergies renouvelables, du développement du savoir et des usages numérique, de la co-création des solutions de transformation sociale, de la biodiversité entrepreneuriale. Un état orienté vers l’innovation ouverte, les logiciels libres, la qualité de vie au lieu du niveau de vie. Tellement d’initiatives émergent, se concrétisent partout dans le monde. Embarquons dans la parade.

Je veux un gouvernement de centre gauche… qui sera au commande du navire lors que le Québec sera confronté tôt ou tard à des choix difficiles face à un autre épisode de récession mondiale. Lors de la prochaine tempête, parce qu’il y en aura une, je veux que les décideurs se soucient réellement de la population et de l’ensemble de la collectivité. Depuis 2008, la droite de plusieurs pays d’Europe et aux États-Unis ont choisi l’austérité comme solutions, ce fut un échec. Un nouveau système économique mondial est en train d’apparaître et nous devons suivre la vague. Le gouvernement du Québec ne doit pas être vu comme une entreprise, mais comme une organisation de développement économique, sociale et culturelle orientée vers le bien commun.

Cette élection est importante. Il ne faut pas tomber dans les dédales de la privatisation de nos services publics au nom d’une époque qui prend fin. Pensons différemment en impliquant tous et chacun dans l’innovation de notre société nouvelle.

Le 4 septembre 2012, je vote pour le Parti Québécois afin que collectivement nous puissions aller vers notre autonomie complète, la souveraineté, et être au jour 1 d’une nouvelle nation inclusive.

 

(Source de l’image : http://www.flickr.com/photos/husseinabdallah/2076445779/)

Conférence Plates-formes d’innovation ouverte et retour sur le WAQ 2012

J’ai grandement apprécié l’organisation du WAQ 2012. Belle équipe de bénévole, plusieurs bonne conférences et surtout beaucoup de monde, de nouveau monde.

Voici ma conférence en format Prezi (très agréable à utiliser, quoi que nécessite un peu de pratique)

La liste des sites Web mentionnés :

Plates-formes de résolution de problèmes

Plates-formes de créativité
Plates-formes de financement
Plates-formes d »innovation sociale
J’avais identifié 3 conférences auxquelles je voulais assistées :
Je n’ai pas eu l’occasion de voir sa présentation. Mais à travers la lecture des tweets du hashtag #waq2012 dans l’autobus direction Montréal, j’ai constaté que j’étais entièrement sur la même longueure d’onde que lui, soit que l’ethnographie, la synthèse et le prototypage sont trois éléments essentiels de l’entrepreneuriat social. (social entrepreneur). Je crois que cette présentation Design for impact résume en bonne partie sa présentation au WAQ 2012.
Un conférence concrète, d’un gars accessible venant d’une entreprise inspirante (Google). Très intéressant d’avoir un regard extérieur sur le Québec. Je crois qu’il y a un momentum autant commercial, social et politique pour que nous avancions, enfin, dans la même direction.

Mario est un bon conférencier et cela depuis longtemps. Cette fois-ci, il en a livré une toujours aussi intéressante, mais en y ajoutant un angle politique et surtout plus partisan (militant actif à la CAQ). Mais, le gouvernement ouvert, c’est un défi qui doit faire agir tout les partis politiques. Voici sa présentation qui pose les bonnes questions.

OpenDate / OpenGouv : Le mode résistance n’a plus sa place !