Badge numérique et valorisation des compétences

OpenBadge-MacArthur-Fondation

L’arrivée des badges numériques (Digital Badges) s’inscrit dans la transformation, déjà en route, de la manière d’évaluer et de valoriser les compétences acquises lors de diverses formations.

En continuité avec les insignes militaires et celles des Scouts (louveteaux dans mon cas), les macarons et les « patchs », les badges numériques sont à la fois ludiques et commerciaux, à travers le monde des jeux vidéos, du commerce social (comme Foursquare) et des services et des applications mobiles.

Le monde de l’éducation et de l’apprentissage est aussi bousculé  dans cette ère du numérique.

Augmenter la motivation

Un premier niveau d’usage est l’utilisation des badges numériques pour l’augmentation de la motivation et de la participation des apprenants en ajoutant une interface ludique proche de celles des jeux vidéos. L’exemple des plateformes d’apprentissage (LMS) tel que Moodle qui ajoute des badges dans les profils (depuis la version 2.5) ou des services Web d’accompagnement de classe comme Classcraft.

Valider et valoriser les compétences

Un deuxième usage se concrétise, soit les badges numériques pour la représentation et la certification des apprentissages et des compétences. Denys Lamontagne en parlais sur TOTH Cursus :

« Son objectif est de permettre la création et la gestion d’un portefeuille de certifications et de reconnaissances en fonction de ce que l’on a appris tout au long de sa vie, dans un cadre formel d’enseignement aussi bien que dans ses loisirs, ses études autonomes ou son bénévolat. »

Présentation des badges numériques par la Fondation MacArthur :

La composition d’un badge

Concrètement, un badge numérique est une image avec des métadonnées qui se compose d’information pertinente.

Anatomie d’un badge numérique 

anatomie-badge-numerique

Exemple de métadonnées d’un badge

digitalBadgeJSON-metadata

 Vers un format ouvert des badges numériques

OpenBadges-logo

La fondation Mozilla a créé Openbadges, un standard ouvert de collecte, de gestion et de promotion de badges numériques. La clé ici est l’interopérabilité. Selon l’article Des badges numériques pour reconnaître le savoir-être? de Luc Blain (@LucBlain) :

« Open Badges est un standard en ligne de reconnaissance et de vérification de l’apprentissage. Les Open Badges de Mozilla sont un système de badges sur lequel la fondation Mozilla a travaillé en collaboration avec la Fondation MacArthurOpen Badges permet de vérifier les habiletés, les intérêts et les réalisations d’un individu et sont reconnus par des organisations crédibles. Parce que ce système est ouvert, il est possible de combiner plusieurs badges provenant de différents émetteurs. »

Ils ont aussi développé le le service Backpack afin de permettre de gérer les badges provenant de plusieurs sources.

En terminant, voici une vidéo qui présente bien les différents aspects des badges numériques :


À mon avis, les badges numériques vont très certainement bousculer et transformer la chaîne de valeur de l’éducation et de l’apprentissage dans un avenir pas si lointain.

ChallengeU et Classcraft : deux startups en éducation à suivre

Voici deux startups québécoises en éducation à découvrir et à suivre. Ils ont travaillé très fort cet été pour offrir une nouvelle version de leur plateforme et de leur service. Une nouvelle expérience aux usagers cet automne, juste à temps pour la rentrée scolaire.

logo-ChallengeU-2014

ChallengeU, anciennement connu sous Didacti, veut devenir un joueur majeur dans le secteur des plateformes de création, d’agrégation et de partage de contenu pédagogique (activité d’apprentissage). Démarré par David Chartrand (@davichart), un enseignant en mathématique qui ne trouvait pas ce qu’il voulait sur Internet, la plateforme est entièrement Web en HTML 5. Elle est très orientée expérience utilisateur, simplicité et efficacité. Boudée par plusieurs au départ, sa startup compte aujourd’hui une équipe de près de 20 personnes afin de conquérir le monde de l’éducation et de l’apprentissage, en français et en anglais.

Slogan : Enseignez autrement

Vous pouvez suivre @ChallengeU_Fr sur Twitter, Challenge U Francophonie sur Facebook.

Plus d’information :

logo-Classcraft-2014

Classcraft propose une plateforme de jeu de rôle pour accompagner l’apprentissage en classe. Le projet a été créé par Shawn Young, québécois d’origine et enseignant de physique au secondaire, qui cherchait un moyen d’améliorer l’interaction avec les étudiants dans sa classe. À ce jour, 7000 professeurs dans 50 pays différents ont adopté Classcraft comme supplément à l’éducation dans leur salle de classe.  Plus d’un million d’élèves sont attendus pour cet automne.

Slogan : Faire de l’apprentissage une aventure

Vous pouvez suivre @classcraftgame sur Twitter, Classcraft sur Facebook.

Plus d’information :

10 compétences essentielles au travail en 2020

Harold Jarche (@hjarche), que j’ai connu à l’époque de mes études à la maîtrise en communication de l’UQAM, a pointé ce matin une infographie sur les 10 compétences essentielles pour 2020 (ou pour le 21e siècle). En lien avec cette information, il offre un programme de formation « Personal Knowledge Mastery« .

Voici le lien vers l’infographie The 10 most important work skill in 2020. Le document source de cette infographie est le rapport Future Work Skills 2020 de Institute for the Future.

Important Work Skills for 2020

Source: Top10OnlineColleges.org

 

Voici les 6 vecteurs de changement et de transformation :

  • Augmentation importante de la longévité (Extreme Longevity)
  • Omniprésence des systèmes intelligents (The rise of smart machines and systems)
  • Monde de données et d’algorithmes (Computational world)
  • Nouvel écosystème des médias (New media ecology)
  • Des nouvelles structures de production (Superstructed organizations)
  • Monde hyperconnecté (Globally connected world)

et les 10 compétences :

  • Sense making (Ability to determine the deeper meaning or significance of what is being expressed)
  • Social intelligence (Ability to connect to others in a deep and direct way, to sense and stimulate reactions and desired interactions)
  • Novel and adaptive thinking (Proficiency at thinking and coming up with solutions and responses beyond that which is rote or rule-based)
  • Cross cultural competency (Ability to operate in different cultural settings)
  • Computational thinking (Ability to translate vast amounts of data into abstract concepts and to understand data based reasoning)
  • New Media Literacy (Ability to critically assess and develop content that uses new media forms, and to leverage these media for persuasive communication)
  • Transdisciplinary (Literacy in and ability to understand concepts across multiple disciplines)
  • Design Mindset (Ability to represent and develop tasks and work processes for desired outcomes)
  • Cognitive load management (Ability to discriminate and filter information for importance, and to understand how to maximize cognitive functions)
  • Virtual collaboration (Ability to work productively, drive engagement, and demonstrate presence as a member of a virtual team)

 

Il y a très certainement recoupement avec la liste des compétences de la culture participative de Henry Jenkins (@henryjenkins) présenté dans son rapport Confronting the Challenges of Participatory Culture – Media Education for the 21st Century publié en 2009.

  • Le jeu
  • La performance
  • La simulation
  • L’appropriation
  • Le multitâche
  • La cognition répartie
  • L’intelligence collective
  • Le jugement
  • La navigation transmédia
  • Le réseautage
  • La négociation

Compte-rendu Wikicité 2014 : participation citoyenne à l’ère numérique

Jeudi et vendredi dernier avait lieu l’événement Wikicité : participation citoyenne à l’ère numérique organisé par l’Office de consultation publique de Montréal au Centre des sciences de Montréal.

Conférence d’ouverture wikicité

Étant arrivé juste à temps pour le panel de 20h, voici ce qui m’a marqué et inspiré concernant la conférence d’ouverture :

La présentation de Jean-Noé Landry, cofondateur de Montréal Ouvert et Québec Ouvert, sur le parcours de Montréal Ouvert, de sa mission à ses impacts a démontré qu’il est important de faire un effort, souvent considérable, afin de faire saisir de nouvelle notion, de nouveau cadre de référence et de nouvelles opportunités qui en découlent. On peut affirmer, qu’après plus de 40 conférences et événements, le langage et le vocabulaire des données ouvertes semblent avoir « infiltré » la production de contenu, les plans d’action et les  rapports d’une multitude d’organismes, autant les villes, les PME et les organismes à but non lucratif, étant touchées par cette « révolution ». Le lexique, voilà certainement une tactique d’innovation à valider et re-valider.

Par la suite, Pierrot Péladeau (@pierropeladeau), chercheur et conseiller en évaluation sociale de systèmes d’information interpersonnels qui est impliqué depuis 7 ans à titre de chercheur  invité à Communautique et aussi chercheur associé au CEFRIO, est arrivé avec une conférence avec un angle plus critique de la participation citoyenne face aux promesses des plates-formes technologiques. Soutenu par son expérience dans divers projet d’envergure au Québéc, tel les plates-formes numériques en santé (dossier patient électronique), il est venu dire de faire attention de ne pas sombrer dans le piège du déterminisme technologique et de ceux qui créer les systèmes permettant la « démocratie numérique ». Les erreurs du passé, souvent au niveau de la gouvernance des TI dans les organisations publiques, a contribué à dilapider des fonds publiques et à ralentir le développement des usages numériques au Québec. Le volet politique est potentiellement différent aujourd’hui, mais il faut rester vigilant. Le design et le code font loi. Mais il est possible de faire du mieux.

Un autre groupe d’acteurs importants : les enfants. Ce sont nos enfants qui auront à vivre avec grands nombres décisions structurantes prises aujourd’hui. Or s’il était difficile d’intégrer les enfants dans les modes et rituels de délibérations traditionnelles, ce n’est pas le cas des modes numériques qu’ils pourraient aisément s’approprier.

Vous pouvez lire et écouter l’ensemble de son intervention dans son article Passer votre participation citoyenne à la machine.

Finalement, Pierre Baril, président du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) est venu confirmer que le Québec à une culture de la consultation publique assez forte. Qu’il est primordiale de garder cette force. Il précise que l’organisation regarde les nouvelles avenues de consultation publique avec le numérique. Oui pour l’augmentation de la participation via ces nouveaux modes de participation en ligne, mais ils doivent garantir la validité de l’information et l’identité des personnes qui les présentent.

Par la suite, des questions sont venus de la salle. La plus intéressante a été celle sur la qualité de l’information disponible à notre ère numérique, notamment accessible et diffusée via Internet. Comment s’assurer de la qualité d’une information provenant d’Internet ?

Jean-Noé Landry : Il faut augmenter le nombre de donnée ouvertes brutes, i.e. sans altération préalable, afin que plusieurs puissent y accéder et les interpréter selon leur objectif.

Pierrot Péladeau : Il faut créer des espaces de médiation, des communautés qui filtrent, aménagent, synthétisent, diffusent, enrichissent l’information, produisent des savoirs. Il faut ainsi créer de nouveaux métiers, de la curation augmentée.

 Les exposants innovants Wikicité

Parmi les 13 exposants présents lors de l’événement, j’ai pris le temps de discuter plus amplement avec 4 d’entres eux.

échofab

échofab est le premier laboratoire de fabrication numérique du Québec. Ce projet de l’organisme Communautique a pour objectif de permettre l’émergence de Fab Lab de quartien afin d’encourager l’innovation et la création dans les communautés locales en ouvrant aux individus l’accès à des équipements polyvalents, des matériaux variés et des réseaux d’échange de connaissances. Il y avait derrière le kiosque une affiche avec une infographie qui résumait très bien le rôle des Fabs Labs dans la nouvelle société du design. (je vais l’ajouter dès quelle sera disponible.)

Le Fab Lab est un atelier de fabrication numérique mis à disposition de la communauté pour façonner son milieu de vie.

Pour en savoir plus : Qu’est-ce qu’un Fab Lab ? Ou suivez Fab Lab Québec, une communauté motivée par l’émergence de l’interstructure Fab Labs au Québec.

Imagination for people

Imagination for people est une organisation qui gère un portail de mise en valeur de projet en innovation sociale à travers le monde. 

Une plateforme collaborative multilingue en mode open source dédiée à l’innovation sociale et à la créativité citoyenne qui vise à faciliter le repérage et le développement des projets d’économie sociale et solidaire les plus innovants à l’échelle internationale.

Il y a aussi deux autres projets en place, soit My Social Business Model, un service Web permettant d’accompagner les entrepreneurs sociaux avec un canevas de modèle d’affaire. Et Assembl, un service Web, de type logiciel, qui permet de faire collaborer une multitude de personnes dans un contexte de conversation ou de délibération pour des entreprises, des organisations publiques, des événements d’envergures.

Espace temps

Espaces temps est un organisme à but non lucratif fondé en 2009 afin de contribuer à la circulation territoriale de l’information et des connaissances, de manière transversale auprès des milieux des arts, de la vie citoyenne et de la vie scientifique. Espaces temps contribue ainsi à créer du lien social, outiller les citoyens et les organisations, et dynamiser le territoire.

Nous développons des espaces, outils et pratiques qui favorisent la circulation de l’information et des connaissances.

L’équipe offre des services de création et d’animation de Calendrier d’événements d’organisation, tel que Mur mitoyenÉvénements UQAM, Espace pour la vie, etc. Le petit dernier sera le Calendrier de la science (@calscienceqc), qui sera le premier répertoire collaboratif d’activités de culture scientifique au Québec ! Lancement prévu en mars 2014.

Sylvain Carle: #artisan – Réflexions sur l’innovation (Creative Mornings/Montreal)

sylvain-carle-creative-morning-dec-2013

Voici LA conférence de Sylvain Carle, qui travaille chez Twitter, où il a donné ses impressions et réflexions sur le thème de l’innovation lors du Creative Mornings/Montreal de décembre 2013.

#artisan – Réflexions sur l’innovation

Bio : Sylvain Carle (@sylvain) est un adepte des technologies émergentes. Il s’émerveille et s’amuse au croisement des médias, des technologies et des réseaux depuis 20 ans. L’entrepreneurship, le développement logiciel internet, les médias numériques et sociaux ainsi que les logiciels libres et les standards ouverts font partie de ses compétences et passions. Il habite présentement à San Francisco et travaille pour Twitter comme évangéliste techno. Il est aussi sur le conseil d’administration de la fondation OSMO, qui soutient le projet de la maison Notman à Montréal. Socialiste, idéaliste et pragmatique, il s’interroge sur le rôle de la technologie à l’ère de la société en réseau. Une de ses obsessions du moment: l’impact de la culture des hackers (au sens noble) sur les organisations publiques et privées, de l’innovation par la collaboration massive, à la manière Github.

Deux citations :

Un système complexe qui fonctionne est un assemblage de petits systèmes simples qui fonctionnaient avant.
– Sylvain Carle

et

No one cares what you do unless you think about it.
No one cares what you think unless you do it.
– CEO, Berg Studio, London

La présentation parle de territoire, de culture, de racine, et du temps.