Comment concilier « User innovation » et « Open innovation »

Dans cet article de Alexander Schroll, About the dispute between Open and User Innovation, l'auteur nous présente le débat au niveau scientifique et académique entre les deux courants de pensée. 

D'un côté, nous avons l'innovation par l'usager (User innovation), concept créé par Eric von Hippel (MIT, Sloan School of Management). Son livre Democratizing Innovation de 2005 (disponible gratuitement en PDF) est une analyse de la nouvelle approche d'innovation et de son accompagnement. Les concepts de cette branche : Lead Users, User Entrepreneurship, Innovation Communities, free revealing of IP (Intellectual Property), Toolkits for Innovation and Design, and Open Source.

De l'autre côté, nous avons l'innovation ouverte (Open innovation), un concept créé par Henry Chesbrough (UC Berkeley). Les concept de cette branche : Organization and process of open innovation within the firm, Intellectual Property Rights, Innovation Intermediaries, and regional/national innovation systems and policies.

Comment les réconciliés pour que les recherches (chercheurs, publications, école de pensée) s'enrichissent mutuellement dans le futur.

Reconnaître que l'innovation ouverte est une captation de valeur, alors que l'innovation des usagers et une création de valeur.

Joel West et Marcel Bogers, dans leur article "Contrasting Innovation Creation and Commercialization within Open, User and Cumulative Innovation", présente le terme innovation distribuée (distributed innovation). Selon eux, c'est une méta-catégorie qui met l'emphase sur la recherche des processus d'innovation qui traversent les frontières des organisations ou qui sont complètement à l'extérieur de celles-ci. Ainsi, pour eux, Distributed innovation = (User innovation + Open innovation).

À mon avis, l'approche des Living Labs s'inscrit dans cette dynamique horizontale et transversale.

L'article est très complet et démystifie les deux courants académiques. À lire !

Est-ce que la techno-anthropologie est une science ?

Dans une perspective pédagogique et disons stratégique, j’aimerais vous présenter ma vision de ce qu’est la techno-anthropologie.

Commençons par le terme lui-même. La « techno-anthropologie » est un synonyme de plusieurs terme, soit la cyberanthropologie, la cybersociologie, que j’ai décidé de l’utiliser pour me différencier à la fois comme expert-conseil Internet et comme chercheur avec un centre d’intérêt de recherche différent.  Il existe beaucoup d’autres concepts comme Digital Anthropology, Online Ethnography, Netnography ou Digital Ethnography. Bien sûr, il y a des tendances, des divergences dans la terminologie. C'est normal pour une jeune science. La techno-anthropologie est un concept d'orientation plus européenne. Mais, le terme « Cyborg Anthropology »  est la clé de voute de cette nouvelle sous-discipline de l’anthropologie née en 1993 lors de la rencontre annuel du American Anthropological Association (AAA)

Définition simplifié de l’anthropologie cybernétique/Cyberanthropologie/techno-anthropologie/ (traduction personnelle) : C’est l’étude du comportement des individus et des machines/objets dans leurs interactions et leurs impacts sur la culture des sociétés. 

C'est une science qui s'intéresse, entre autre, aux réseaux sociaux, au gaming, aux technologies mobiles, aux interactions homme-machine, etc. C'est quasi infini dans un contexte où le numérique est de plus en plus présent dans nos vies.

Meilleure source d’information

La meilleure source pour en savoir plus sur la cyberanthropologie ou la techno-anthropologie, c’est le portail Cyborganthropology.com

La chercheur Amber Case est sans doute la figure la plus connue de cette discipline. J’en parlais dans mon billet : Nous sommes tous des cyborgs maintenant – Anthropologie cybernétique

Voici sa présentation au TED.com de janvier 2011.

Amber Case: We are all cyborgs now

Ainsi qu'une de ses présentation via Slideshare:

Et il en a très certainement beaucoup du côté des sciences de la sociologie, de la psychosociologie et de la communication.

Bref, une science transdisciplinaire qui fascine et qui me stimule grandement intellectuellement.